Comme vous, je me suis vue confier une toute petite bourse à ma naissance, de quoi mettre un gri-gri tout au plus.
En grandissant, cette bourse s’est peu à peu transformée en une sorte de trousse, puis en sac un peu fourre-tout avec un imprimé animal (vache)… Je ramassais mes babioles, puis un peu celles des autres aussi.
A un moment il a fallu investir dans une valise (à 4 roulettes). Parce que les babioles devenaient casseroles, celles des autres puis les miennes, cette valise devenait assez lourde, surtout dans les escaliers.
Je devenais petit à petit la reine du « au cas où » de peur de manquer de quelque chose ou de ne plus me retrouver.
Un jour j’ai craqué ma valise ; elle débordait de tout, sens dessus dessous. De toute façon elle n’avançait plus. Et puis, la faire rouler, la soulever me faisait mal, et une fois je suis tombée dans l’escalier du métro.
Aujourd’hui j’apprends à voyager léger. J’apprends à laisser des choses et des émotions derrière. J’ai confié quelques babioles à quelques uns et redonner certaines casseroles à leurs propriétaires. Je me déleste peu à peu des choses non-essentielles. Comme cette revue que je balade depuis trois semaines et dont je n’ai lu que la première de couverture. Comme ce sentiment de culpabilité qui pèse le poids de quelques dictionnaires Bailly. Je me sens déjà plus légère. Je n’ai pas peur d’un vide à combler. D’ailleurs il n’y a pas de vide, car je suis là, bien présente. La valise a été remplacée par un sac polochon (éco-responsable) et si j’ai tendance à y entasser jusqu’à ce que les coutures soient bien tendues, j’en prends conscience, me pardonne et tenterait de retirer quelque chose lors du prochain voyage.
Pas encore minimaliste, mais volontaire, j’apprends à voyager léger, sur le chemin de la vie.